De la compassion comme
censure de la pensée politique
Personne ne peut rester insensible aux divers drames qui
ponctuent depuis plus d’un an ce courant de migrations de plus en plus massives
qui se déversent en Europe depuis le Proche et Moyen-Orient, depuis la Lybie et
l’Afrique sub-saharienne. Les médias main
stream occidentaux en ajoutent et rajoutent chaque jour dans la sensiblerie
de mélodrame, surtout depuis que ce malheureux enfant kurde a été retrouvé noyé
sur une plage turque près de Bodrum d’où il était parti, après que le bateau où
se trouvaient ses parents a coulé au milieu des flots tempétueux. Au risque de
déplaire aux pleureuses professionnelles, il convient de rappeler que celui qui
entraîne sa famille et lui-même dans une telle entreprise devrait compter avec
les dangers inhérents aux conditions techniques d’une navigation sur des canaux
pneumatiques plus ou moins rafistolés ou des vieux rafiots à moitié pourris. Si
ma pitié est totale et sans réserve pour nombre de ces malheureux, je ne succombe
pas pour autant à ce Jacques Sapir nomme à juste titre la dictature de la
compassion sans réflexion qui elle semble parfaitement orchestrée par les
politiciens de tous bords et les médias des pays riches de l’UE, et plus
particulièrement en France, en Italie, en Allemagne, puis repris par leurs
imitateurs d’Europe de l’Est. Par ailleurs, les pays de l’ex-bloc soviétique et
surtout ceux du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie) se
montrent moins enthousiastes, voire plus que réticents. Quant à la Roumanie disons
qu’elle compte peu, quoique son président ait refusé les cotas demandés, que
dis-je, exigés par Madame Merkel. Tout le monde en Occident se jette de la
cendre sur la tête, et ne voit pas plus loin qu’une charité qui soulage l’âme
et la culpabilité à très court terme de ceux qui ont laissé faire des
politiques criminelles par leur gouvernement. Mais il n’y a guère besoin d’être
grand clerc pour comprendre que cela ne résoudra rien du tout sur le long terme
sans qu’un changement drastique n’intervienne dans la politique occidentale vis
à vis du Moyen et Proche Orients et de l’Afrique en général.
Or l’analyse de ce phénomène géopolitique (et de tous les
phénomènes politiques) doit se départir de considérations moralistes, parce que
confondre politique et moralisme c’est confondre les effets et les causes d’une
dynamique politique quelle qu’elle soit. Nous le savons parfaitement, des
politiques criminelles entraîne inéluctablement des effets tragiques, dès lors si
l’on intervient pas sur les causes ce sera un perpetuum mobile. Or oublier les causes, fussent-elles multiples et
parfois contradictoires, c’est marcher comme un aveugle égaré dans les ténèbres
de sa propre cécité. Présentement je constate que le lacrimal généralisé, ce sentimentalisme
des élites politiques, médiatiques et intellectuelles qui ne coûte rien, aucun
sacrifice, est sans effet aucun sur le cours réel des choses sauf à préparer
les consciences des peuples européens à accepter des solutions à venir autrement
plus tragiques, et comme nous le savons de très longue date « Dieu aveugle
celui qu’il veut perdre » ! Aussi est-il navrant de constater combien
le lacrimal tient de plus en plus lieu de pensée, ce qui, à l’évidence, permet
de mobiliser la générosité des masses trompées sur les causes et, disons-le
tout bonnement, des masses tétanisées à l’idée de réfléchir un tant soit peu à
un phénomène socio-économico-politique d’une telle ampleur qu’il implique toute
l’histoire contemporaine du XXe siècle et son accélération avec la chute du
système soviétique. En effet, la peur de penser la radicalité du phénomène paralyse
la pensée d’une majorité à la fois ignorante et placée sous la férule
d’autorités intellectuelles ou artistiques stipendiées pour l’occasion, tandis
que les vrais décideurs organisent au travers des médias dont ils sont les
propriétaires les émotions spontanées qui légitimeront les décisions d’une
quasi guerre mondiale.[1] Une vision froide, cynique
au sens grec du mot ou, selon la voie réaliste tracée par Machiavel,
effrayerait parce qu’elle révèlerait la responsabilité massive des peuples
européens dans le choix de leurs politiciens et l’acceptation de leur politique
criminelle. Combien de politiciens de gauche ont-il applaudi aux bombardements
de la Lybie ? Aussi une large majorité parmi les peuples occidentaux
s’adonne-t-elle à la compassion compulsive et spectaculaire comme narrativité
apophasique, de dénégation (« je sais bien, mais quand même ! »).
Dans le contexte actuel (et les comparaisons avec d’autres époques de
migrations bien plus tragiques encore ne me semblent pas de mise), lorsque
j’écoute les politiciens et les « spécialistes » de tout acabit qui
nous accablent de leurs commentaires prétendument savants, les bateleurs et
bateleuses de l’audio-visuel, il me semble que ce phénomène de migrations sans
précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et les mois qui suivirent
en Europe la chute du IIIe Reich, survient du néant, comme advenu sans y prendre
garde, comme un cataclysme naturel imprévu et imprévisible. Certes depuis au
moins deux ans et demi, depuis que l’OTAN et la France en première ligne ont
détruit la Lybie du Colonel Gaddafi, le nouveau régime de Tripoli ou de
Benghazi laisse passer les bateaux qui se rendent en Italie, à Lampedusa, ou un
peu à Malte, mais encore rien de comparable avec le présent, avec ces milliers
de « réfugiés » qui arrivent chaque jour de la Turquie en Grèce, puis
de là transitent par la Macédoine vers la Serbie, pour atterrir en Hongrie et de
là se rendre à n’importe quel prix en Allemagne où ils semblent être accueillis
à bras ouverts. Pour ceux qui se présentent en France et souhaitent la Grande
Bretagne comme terre d’accueil cela semble mission impossible, le Premier
ministre Cameron, sans être critiqué par l’UE, interdit l’entrée de son pays
d’une manière drastique (ce que veut faire le Hongrois Orbán, mais lui est
accusé d’hypernationalisme raciste : quant à moi je ne vois pas de
différence entre ces deux attitudes). C’est ainsi que Calais en France est devenu
le point terminal des migrants qui s’entassent dans des campements de fortune où
des hommes du Moyen-Orient, d’Erythrée, d’Ethiopie, d’Afghanistan, etc… s’essaient
journellement et sans succès à passer en GB en se faufilant dans les
chargements des poids lourds internationaux, voire même en prenant d’assaut les
trains de l’Eurotunnel.
Or cet étonnement hypocrite masque les causes réelles…
Depuis l’échec de l’intervention étasunienne en Afghanistan ce pays est à feux
et à sang, et plongé plus encore dans la plus grande des pauvretés ;
depuis la seconde guerre d’Irak et l’invasion du pays, celui-ci est en proie à une
guerre civile permanente que les soldats de la coalition Otanesque n’ont pu
contenir, et ce d’autant plus que divers services, selon la grande tradition
britannique, travaillent toujours à monter les communautés religieuses et
ethniques les unes contre les autres, mettant la vie quotidienne de tous les
Irakiens sous l’empire d’attentats sanglants ; depuis l’orchestration par
l’OTAN de la guerre civile en Syrie où il est maintenant assuré que les
gouvernements français, britannique, étasunien, saoudien, quatari et israélien ont
armé et conseillé de prétendus « résistants modérés » qui n’ont été
jamais que du lumpen recruté dans tous les pays musulmans (ou chez les détenus
des prisons séoudiennes) se donnant comme islamistes radicaux et qui, échappant
parfois à leur maître, intensifient à l’extrême la violence de la guerre à la
fois politique et religieuse (voir les massacres de Chrétiens, de Kurdes et de
Chiite) et détruisent tout le tissus social et économique villageois et urbain.
Sur ce fond de violences extrêmes s’est greffée la naissance (toujours
énigmatique dans les détails de sa mise en action) de l’État Islamique DAESH
(ISI) dont la guerre de conquête pour l’établissement du califat a intensifié plus
encore la violence guerrière et les assassinats permanents des gens
non-conformes à la Charia, jetant sur les routes de l’exil des dizaines de
milliers de réfugiés. Je viens de brosser une rapide description des effets de
la stratégie du « chaos contrôlé » telle que l’ont théorisée les
néo-conservateurs au pouvoir tant aux États-Unis que dans l’Union européenne. Ceci
n’a donc rien d’un complot, c’est l’un des instruments grâce auquel, après la
chute du bloc soviétique, l’empire étasunien tente d’imposer sa volonté et son
contrôle sur le monde comme l’explique publiquement l’ouvrage de Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard : American
Primacy and Its Geostrategic Imperatives, (New York, 1997). De l’Ukraine au
Moyen orient, du Venezuela et à l’Extrême orient l’Empire doit contenir et
contrôler ses ennemis réels, potentiels, voire imaginaires. Puisque la globalisation
est quasiment accomplie, le monde étant devenu « the global village » les analystes devraient chercher à
établir les bonnes corrélations des interdépendances mondiales des conflits.
Le raz de marée soudain de
migrants venus du Proche et Moyen Orients doit être compris sous un double
aspect, d’un côté en fonction de causes politiques identiques, le chaos
engendré par ces guerres locales de basse intensité, mais très meurtrières pour
les civils, de l’autre et cela n’est pas délié du précédent comme un phénomène politico-économique
de paupérisation due à la fois à l’élimination par la force des États-nations
multi-ethniques et religieux assez riche par leur pétrole comme l’Irak et la
Syrie et aux effets ravageurs des politiques néo-libérales sur des pays du
tiers-monde, voire du quart-monde aux économies en transition très fragiles.
En effet, un nombre important de
ces migrants (en général ce sont des gens issus des classes moyennes et
moyennes supérieures capables de payer un passage qui, de la Syrie ou de l’Irak
à la frontière macédonienne coûte entre 5000 et 12000 euros) fuient des zones
de conflits, de génocides et devraient ainsi considérés comme des réfugiés
politique ? Cependant, avec eux un grand nombre utilisent aussi la
situation politique pour masquer une émigration purement économique qui en fait
de vrais migrants et non des réfugiés politiques : mes grands parents
paternels qui quittèrent ainsi la Russie en 1919 pour des raisons éminemment politiques,
étaient considérés comme de vrais réfugiés politiques ; en revanche les
masses rurales d’Europe centrale et orientale qui quittèrent l’Allemagne, l’Empire
russe, l’Autriche-Hongrie avant 1914 pour les États-Unis, hormis les juifs
menacés de mort par les pogromes, étaient des émigrés économiques. Pour une analyse
politique sérieuse la différence est de taille. En effet, que nos pays
occidentaux soient ouverts à tous ceux qui sont menacés directement dans leur
vie rien que de plus normal ; en revanche que nos pays accueillent
massivement une main-d’œuvre qui pèsera très lourdement sur le marché du
travail européen déjà marqué par des taux chômage historiquement très élevés ou,
par ce qui est généralisé en Allemagne, le travail précaire, cela n’a pas le
même enjeu politico-économique.[2]
Dans un cas on intègrerait des réfugiés, dans l’autre on crée une nouvel armée
de réserve de travailleurs à bon marché afin de briser les velléités
revendicatrices du prolétariat européen quelles que soient ses origines. On
peut anticiper sans trop d’erreur ce qui va arriver en donnant l’exemple
espagnol. Lorsque des travailleurs saisonniers marocains de l’agriculture du
sud du pays se mirent en grève pour protester contre des conditions de travail
quasi esclavagistes, ils furent aisément remplacés par l’arrivée massive de
Roumains qui acceptaient des salaires de misère et des logements que le chien
du propriétaire eût refusé à coup sûr. Que les présidents des patronats
allemand, français et belge, le ministre de l’économie allemand (CDU) chantent
en cœur les bienfaits de cette émigration massive pour l’économie de leur pays
respectifs et de l’Europe occidentale, ne semble pas surprendre l’attention critique
des gauchistes et des pleureuses droit-de-l’hommisme professionnelles dans leur
enthousiasme charitable. Quant à moi, je n’ai jamais vu les représentants du
grand capital soutenir une action politico-économique sans qu’il y ait à la
clef de la plus-value à récupérer d’une manière ou d’une autre. Car allemand,
français, belge ou britannique, le capital est le même, il n’a qu’un seul but :
le plus grand bénéfice possible le plus vite possible.
Dans son dernier article Zizeck
pointe bien la problématique de cette crise où ni les solutions néo-libérales du
laisser faire généralisé ni celles de la gauche humaniste du type « accueillons
tous le monde » ne seraient à même de résoudre le problème comme par
enchantement, car elles ne répondent en rien au défi mondial que révèle cette
crise.[3]
Si on suit les néo-libéraux ou les gauchistes de diverses obédiences nous dit
Zizeck, et qu’on ouvre les portes de l’Europe à tout va, il est assuré que dans
les deux ou trois ans à venir, tout au plus, nous assisterons à des révoltes
populaires de la part des peuples européens, révoltes qui mèneront à coup sûr à
des guerre civiles généralisées, une forme renouvelée de la Weltbürgerkrieg de Carl Schmitt. Or nous
Européens depuis deux mois sommes placés devant un fait accompli dont l’origine
est quelque peu mystérieuse (et que très peu veulent interroger), le raz de
marée des émigrants. Certes on ne peut renvoyer ces gens, du moins une
majorité. De ce point de vue les maîtres occidentaux du monde ont très bien joué
le coup de la charité et de l’humanisme des gens pour tenter, une fois encore,
de briser toute résistance des peuples européens à la mondialisation du pouvoir
des banques et des très grandes entreprises, des fonds de pensions anglo-saxon et
des autres grands joueurs de la spéculation économique.
De plus l’articulation de la
légitimation de cette soudaine et étrange hospitalité (les travailleurs
d’Europe de l’Est ne sont plus tellement les bienvenus à l’Ouest, et les
Tsiganes encore moins) s’incarnant comme on le dit « dans le discours des
valeurs de l’humanisme propre à l’Occident européen » est un faux-semblant
offert aux amnésiques et aux ignorants par des cyniques sans scrupules. C’est
en quelque sorte le simulacre proposé par le maître vis à vis de l’esclave,
celui-là obligeant celui-ci à tenir le langage de la pitié pour mieux ensuite
le contraindre. On retrouve ici exactement le schéma narratif du colonisé qui
est conduit à tenir le langage du maître pour justifier les bienfaits
civilisationnels de la colonisation.[4]
En effet, le langage de l’humanisme des valeurs occidentales est à coup sûr le
pire des simulacres politiques que j’ai pu lire ou écouter ces dernières
semaines. Car, à quelles valeurs humanistes occidentales ces bonimenteurs de
gazettes, d’émission audio-visuelles, voire de revues académiques se
réfèrent-ils ? Au whisful thinking
de l’idéalisme de rêve des néo-kantiens toujours en retard d’une bataille, aux
merveilles de l’Inquisition, aux Guerres de religions, à la Guerre de Trente
ans, au génocide du Wurtemberg par les troupes du Grand Roi, Louis XIV, au
radicalisme sans pitié des révolutionnaires de la Terreur, à la colonisation de
l’Amérique et à l’Holocauste de Indiens des Caraïbes, du Nord et du Sud, au commerce
mondial des esclaves, aux Carpetbaggers
du Deep South, à l’extermination des
Zoulous et des Boers, aux boucheries des champs de bataille de la Première
Guerre mondiale, à celles plus étendues de la Seconde, aux camps de
concentration et d’extermination nazis, à la Guerre d’Algérie et à la torture
systématique des prisonniers du FLN, à la Guerre du Vietnam avec la napalmisation
des populations civile et le Yellow rain,
à l’usage des munitions à uranium appauvri par l’OTAN lors des Guerres de
Yougoslavie, d’Irak et d’Afghanistan, au dernier bombardement systématique de
Gaza, à la démolition de la Lybie… Bref de quoi nous parle-t-on ?… Car, de
fait, les seules valeurs de l’Occident que je connaisse se nomment valeurs
d’échange et se négocient dans les quelques grandes bourses qui dominent le
monde économico-politique…
Il n’est pas de mystère quant à
une possibilité théorique d’un règlement réel du problème des migrants. Il ne pourrait
avoir lieu qu’avec un changement radical de politique au Moyen-Orient et en
Afrique. C’est le vœu de Zizeck, vœu d’une grande justesse, mais aujourd’hui
totalement irréaliste parce que le Capital
mondialisé sous la houlette étasunienne a précisément besoin de ce chaos plus
ou moins maîtrisé pour maintenir sa griffe sur les ressources énergétiques du
monde et bloquer toute émergence de nouveaux pouvoirs mondiaux (ce qu’il a du
mal à réaliser avec la réémergence de la Russie et l’émergence de la Chine). L’Empire
et ses commensaux sont prêts à tout pour arriver à leurs fins, et repousser
sans cesse les termes de leur décadence (« tout empire périra »,
écrivait le grand historien des relations internationales Jean-Baptiste Duroselle).
Pour ce faire, Ils sont prêts à organiser le déplacement de milliers de
personnes en mettant à feu et à sang des pays aux gouvernements légitimes, mais
récalcitrants à leurs commandements. Certes, comme toute politique, il est une
part d’inconnue dans les décisions des maîtres, car l’aléa est le propre de la
liberté dans l’histoire qui est un devenir qu’aucun initiateur ne peut
maîtriser en totalité, voire prévoir, mais il n’empêche, pour contrôler la situation
il leur semble avantageux d’étendre à l’Europe une partie du chaos afin de briser
pour au moins un siècle ce qui peut encore rester de pouvoir aux classes
ouvrières européennes. C’est pourquoi demain on peut s’attendre ici et là à
diverses guerres civiles larvées. Et je n’en veux pour preuve que de rappeler combien
Madame Merkel appelle de ses vœux la constitution d’une force de police militaire
européenne transnationale qui pourrait intervenir ici ou là dans le cadre de
l’UE, évitant, autant que faire se pourrait, des solidarités nationales entre
une force de police locale et des hommes révoltés… Sans me faire prophète, il
me semble que demain « There will be
blood » sur notre sol européen, ce que, comme une prémonition
mortifère, nous annonça à la fin du siècle dernier la Guerre de l’OTAN contre
la Yougoslavie… Ainsi les droits-de-l’hommiste professionnels auront très
bientôt beaucoup d’autres larmes à verser… Je souhaite qu’ils en aient de
larges réserves à la hauteur des crimes de masse qui s’annoncent…
Claude Karnoouh
Bucarest 11 septembre 2015
[1] MichelOnfray :http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/09/10/31003-20150910ARTFIG00382-michel-onfray-on-criminalise-la-moindre-interrogation-sur-les-migrants.php
[2]Jacques
Sapir : http://www.info-contre-info.fr/economie-societe-video/videolorsque-lallemagne-veut-accueillir-800-000-emigrants-cest-un-tres-beau-geste
Jean-Michel Gradt.http://www.lesechos.fr/20/02/2015/lesechos.fr/0204174006166_allemagne---12-5-millions-de-personnes-sous-le-seuil-de-pauvrete--un-record.htm
[3]
Slavo Zizeck : http://www.lrb.co.uk/v37/n18/slavoj-zizek/the-non-existence-of-norway